Culture

RERO est-il vraiment barré ?

C’est le graffiti qui l’a amené vers l’art. RERO barre ses messages énigmatiques en lettres capitales d’un épais trait noir et s’interroge sur les codes de notre société. Il questionne l’informatique, l’éthique, l’écologie, dénonce la consommation et l’obsolète. Sa nouvelle exposition à la galerie Backslash, « IBID », affirme que le changement c’est maintenant… Fait-il de l’art urbain ? Fait-il de l’art conceptuel ? Est-il plus poète que militant ? RERO en 10 points.

 

RERO YOU KNOW YOU ARE RIGHT © rero backslash

1) Il n’utilise dans ces œuvres qu’une seule police de caractère, le Verdana, parce que c’est la plus basique et la plus lisible.

 

Rero © Marion Renard

2) Il travaille sur de nombreux supports et ne cesse d’expérimenter. Il a détourné des bobines de fil, des assiettes en porcelaine, des statues et, cette fois-ci, de vieux moulins à café, des livres chinois anciens, des billets de banque et… du terreau.

 

3) Matière et forme. Forme et matière. Son message prend tout son sens dans cette confrontation. « Toutes mes œuvres soulèvent des questions mais n’ont pas nécessairement les réponses… juste des pistes de raisonnement auxquelles je suis confronté dans mon quotidien. »

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4) Son premier mot barré était l’aphorisme « J’aurais préféré un mur blanc plutôt que cette affiche de merde » puis « ERROR 404« .

5) Il se partage entre la France et le Brésil depuis deux ans et a vraiment élu domicile à Rio depuis l’an dernier.

6) Sa devise : WYSIWYG (What you See Is What You get). Ce que tu vois c’est ce que tu obtiens.

 

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7) En gros, ses messages barrés, c’est un peu comme s’il se « toyait » (terme d’auto-censure ou de destruction d’œuvre dans le graffiti-art). Mais il raye les mots pour appuyer encore plus leur sens. « “TOYS pour Tag On Your Shit” : pour moi, cette interprétation de la rature a évolué et est devenue multiple ».

8) Il fait partie des artistes de la vague « urbex » (exploration urbaine). Quand il n’expose pas en galerie, la ville et la nature font partie de son playground… Même si, lui, y abandonne en plus ses messages d’erreur et interagit donc avec le lieu. « Toujours ma manière de décoder le monde en rayant systématiquement mes aphorismes ou mots dans un contexte particulier en le détournant. »

9) Pourquoi RERO ? C’est le seul élément dans son travail qui n’a pas de réelles explications… « J’aimais les lettres, la combinaison entres elles  et la consonance du nom quand je me le suis attribué… »

10) Son top 3 : le travail de photographie d’Yves Marchand et Romain Meffre, les installations de Marcelo Cidade et les cultures de Mark Jenkins avec qui il prépare des installations à quatre mains pour septembre prochain.

 

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RERO, exposition « IBID (Epuisement des Idéaux) », Galerie Backslash, du 27 janvier au 25 février 2017. www.backslashgallery.com

 

Œuvres © RERO, courtesy of artist and Backslash gallery. 

« Sans titre (YOU KNOW YOU ARE RIGHT…) », 2016. Technique mixte sur toile (210 x 140 cm). « Sans titre (IT’S NICE BUT I DON’T GET IT…) », 2016. Livre et lettres vinyles sous résine (21 x 28 cm. Encadrement : 40 x 40 x 10 cm). « Sans titre (BURN OUT…) », 2016. Bois brulé (120 x 100 cm). « Sans titre (ERROR 451…), 2016. Livre et lettres vinyles sous résine (21 x 30 cm). « Sans titre (EPUISEMENT DES IDEAUX…) », 2016. Technique mixte sur toile (23,5 x 33 cm). 

Cover : « Sans titre (MISE A JOUR INDISPONIBLE…), 2016. Livres et lettres vinyles sous résine (55 x 73 cm). 

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