Art

Faut-il vraiment apprendre à lire les lettres du collier Aaron Jah Stone x Kongo ?

Il y a quelque temps, le créateur de bijoux Aaron Jah Stone s’associait avec le graffiti-artist Kongo pour créer deux sautoirs à lettres, un rappel des name-plates du mouvement hip-hop des années 80. Version 2016, les colliers sont fabriqués à la main, en argent, tourmaline ou lapis lazuli, et les lettrines émaillées en couleur ou avec des lettres pavées en diamant noir. Ou quand la joaillerie rencontre l’art de rue.

AJS collier couleurComment est née votre collaboration ? 

Kongo : J’ai toujours grandi avec des pierres autour de moi, alors quand j’ai vu le travail de Cyril, ses colliers ethniques, ses bracelets en tourmaline ou ses pendentifs très roots, j’ai tout de suite adhéré à son travail. Il m’avait sollicité à l’époque pour peindre ses boîtes à bijoux, la collaboration a commencé comme ça entre nous. Cyril passe aussi régulièrement à l’atelier pour discuter, peindre et surtout pour que je lui customise ses blousons en cuir. Lors d’une séance, nous nous sommes remémoré les bijoux des années 80 genre name-plates ou les bagues 4 doigts qui étaient vraiment liés au hip-hop. On est partis sur un délire de faire un sautoir inspiré de l’époque mais version 2016, et de mettre nos deux savoir-faire en exergue. J’ai développé alors un alphabet que l’on a mis en volume, en pensant à l’ergonomie de chaque lettre afin qu’elle soit agréable à porter… Pour moi, c’était la première fois que je travaillais avec une marque de bijoux pour un but commercial, même si ma première expérience avec un joailler qui a mis un de mes graffitis en forme était Anjuna il y a une quinzaine d’années…

 

 

Le concept ?

Cyril Bismuth/Aaron Jah Stone : Il s’agissait donc de revisiter les bijoux des B-boys et, de là, on a décliné un alphabet afin que le client puisse écrire son prénom, ses initiales ou message (love, hate, bad…). Les premiers réalisés pour notre event chez Montaigne Market furent K.O.N.G.O, déclinés en argent émaillé, rehaussés à la main par Kongo himself dans ses ateliers — des pièces uniques à chaque fois du coup. Puis la version partiellement pavée (contour des lettres) et celle full pavée en or 18K, achetées par deux de ses collectionneurs.

AJS collier noir V2

Comment travaille-t-on de la joaillerie avec un art de rue ? 

Cyril Bismuth/Aaron Jah Stone : On le sait, je ne suis pas né sur la place Vendôme et, même si j’ai étudié à l’HBJO (Ecole de la rue du Louvre d’ horlogerie, bijouterie, joaillerie et orfèvrerie) et à l’ING (Institut national de gemmologie), il ne faut pas oublier que je viens plus ou moins du même univers que Kongo. De ce fait, « l’art de rue  » m’a toujours été familier — gamin, je portais les bombes des grands qui peignaient sur les terrains vagues du 19ème arrondissement ! De ce fait, je n’ai pas dû aller chercher bien loin pour m’imprégner de cet environnement.

kongo box blanc

 

Quelle a été l’influence de l’art de Kongo sur ton travail, Cyril ? 

Cyril Bismuth/Aaron Jah Stone : Je suis un fan inconditionnel du travail de Kongo aka Mr Colorful ! Que cela soit à l’époque sur les murs, ses toiles ou ses dernières collaborations, j’ai toujours été interpelé par son choix pertinent de combinaison de couleurs. Une technique maîtrisée, du style bien trempé, des couleurs bien dosées, de bonnes énergies, pas besoin d’autre chose. D’ailleurs, ce n’est pas pour rien que je porte tout le temps les Perfecto qu’il me customise avant chaque fashion-week. Ils vont tellement bien avec mes colliers !

 

La joaillerie devient de plus en plus ludique et perd un peu son côté élitiste et un peu froid. Pour toi, d’où vient cette démocratisation ? 

Cyril Bismuth/Aaron Jah Stone : Heureusement que l’image de la joaillerie a changé, cela a laissé un peu de place à d’autres univers qui restaient trop underground. Je pense que le phénomène des réseaux sociaux et des people ont fait bouger les choses. J’en suis d’ailleurs très content au passage, n’étant pas issu de ce milieu, j’ai pu en bénéficier ! Mais ma définition du luxe a toujours été de porter du vrai au quotidien sans avoir l’air de sortir d’un red carpet. Je m’y suis d’ailleurs attelé depuis mes débuts en créant des sautoirs en rubis associés à des dents de mégalodon ou des os de dinosaures sertis de diamants bruts. Seul les connaisseurs pouvaient apprécier la valeur de l’objet et, pour les autres, un bel objet en ressortait.

 

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Vos projets ?

Kongo : Je viens de réaliser une montre avec Richard Mille, la RM68-01, et je sors ma monographie en octobre avec les éditions Cercle d’Art…

Cyril Bismuth/Aaron Jah Stone : Des pierres et encore des pierres, des voyages, une nouvelle collection qui sort en 2017, en parallèle des pièces uniques que je crée tout au long de l’année, sans oublier ma galerie de street-art que j’ai ouvert avec ma sœur, Artkanoid Gallery, et des blousons en cuir pour ma collection perso !

 

Sautoirs Kongo x Aaaron Jah Stone, sur commande, à partir de 2 500 €, suivant le nombre de lettres. 

 

Kongo Cyril Johnny etc

Kongo, Johnny Hallyday, Laeticia Hallyday, Liliane Jossua et Cyril Bismuth

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